La Province de Liège soutient les agriculteurs, les productions artisanales et les circuits courts.
Elle a ainsi contribué à la création d'un nouvel abattoir à volailles à la ferme Hossay à Dalhem.
Une opportunité exceptionnelle pour les petits éleveurs et particuliers du cru de faire abattre leurs volailles dans le respect du bien-être animal.
J'ai commencé l'élevage de la volaille il y a peu de temps. Je ne travaillais que le boeuf, ma ferme s'appelle d'ailleurs Baby boeuf. Depuis de nombreuses années, je vends des colis de boeuf en direct au particulier. Quand j'ai appris la construction de l'abattoir, j'ai sondé mes clients car beaucoup d'entre eux m'avaient souvent demandé si je ne vendais pas du poulet ou si je ne connaissais pas quelqu'un qui en vendait. J'ai donc contacté l'AFSCA afin de me mettre aux normes en la matière en mentionnant bien que j'allais élever et faire abattre des petites quantités de volailles. Je ne souhaite pas devenir un éleveur à échelle industrielle, je privilégie la qualité et le côté local, circuit court.
J'achète au printemps (il faut que les températures soient clémentes) entre 60 et 100 poulets maximum âgés de 35 jours. Ils sont à l'intérieur sur environ 1 mètre carré de paille par volaille, ce qui leur assure propreté et hygiène. Ils peuvent courir et se muscler, ce qui est très important pour la qualité de leur chair. Ils sont dans un environnement non stressant et je leur donne une nourriture de qualité issue de la meunerie Val-Dieu. Les poulets proposés dans la grande distribution sont abattus à 45, voire 50 jours. Je les élève 5 à 6 semaines après leurs 35 jours, donc ils vivent chez moi plus longtemps (environ 80 jours) et leur viande atteint une meilleure maturité, ce qui lui confère une qualité supérieure. Mes poulets font entre 2,5 kg à 3 kg sans être trop gras.
Il est proche de ma ferme, à 10 km environ, donc la volaille ne subit pas le stress d'un long transport dans des conditions difficiles. Sa proximité géographique me permet un réel gain de temps, donc je réalise des économies et c'est aussi bon pour la planète. Pour ne pas stresser mes poulets, je les attrape la nuit car ils ne voient pas bien ou très mal, je les mets alors en cage, maximum à 5 et je les apporte tôt le matin à la ferme Hossay pour l'abattage. Je joins bien entendu tous les papiers et analyses sanitaires pour le vétérinaire de l'abattoir. La structure de l'abattoir est simple et toujours respectueuse du bien-être animal cher à mes yeux. L'hygiène est aussi privilégiée, c'est donc un outil professionnel de qualité pour les producteurs et les particuliers qui s'y rendent aussi. Je récupère alors mes volailles le soir même ou le jour suivant, je les charge dans ma remorque-frigo et je les livre moi-même à mes clients qui les ont commandés à l'avance. Ma clientèle qui me connait et me fait confiance est située dans ma région, sur Namur, Liège et Bruxelles. Elle est constituée de particuliers, au départ des amis ou connaissances, que j'ai contactés lors des différentes crises sanitaires et le bouche à oreille a bien fonctionné par la suite. Mes clients apprécient que ce soit le producteur qui vienne en personne livrer la marchandise, il y a comme une fierté partagée et je suis à leur disposition pour répondre à leurs questions.
En effet, il me permet d'avoir de nouveaux clients (des voisins ou autres) désireux d'acheter un poulet de qualité et qui s'intéressent par la suite à ma viande de boeuf.
Donc cet abattoir constitue une plus-value à plus d'un titre pour mon activité !
Cet article a été publié dans le magazine "Notre Province" n°98 en juillet 2023.
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Damien Crutzen
Tel : 0475 74 63 66